Champs d’application de l’Hypnose
Aider à supporter les souffrances psychiques, exemple
Voici un exemple concernant Bernard S., patient qui souffrait de claustrophobie à un tel point qu’il ne pouvait plus conduire sa voiture sur une autoroute. Il utilisait toujours l’évitement de cette situation pour ne pas ressentir ses angoisses. Sa situation professionnelle évolua et il fut obligé de conduire régulièrement sur des autoroutes.
On crée, sous hypnose, une forte image liée à un sentiment de paix, de bien-être. Dès que Bernard S. commence à ressentir les prémices d’une angoisse, il lui suffit de penser à cette image et immédiatement une paix, une réassurance apparaît. Le bien-être revient et s‘installe durablement.
Autre exemple : Évelyne B., jeune fille de 22 ans qui à l’âge de 8 ans, avait été atteinte d’une tumeur cérébrale au niveau de l’hypophyse. Elle en est guérie avec des séquelles et des traitements nécessaires pour remplacer l’hypophyse absente. Elle doit prendre des hormones de croissance et continue aujourd’hui à prendre des médicaments pour pallier ses déficits hormonaux. Elle a subi un retard dans son développement psychique et physique et donc des liens sociaux en marge du système éducatif classique.
Les parents, se souciant de son comportement, ont rencontré des psychologues qui, tous, les rassurent en leur disant : « votre enfant est tout à fait normal ».
Effectivement, Évelyne B. était intellectuellement et culturellement une personne normale, mais toujours avec un léger décalage : elle paraissait avoir 15 ans !
Sous hypnose, grâce à un rêve éveillé (technique d’hypnose onirique) on a pu débloquer la perception qu’elle a de son environnement.
Voilà comment :
« Sous hypnose, je la conduis par suggestion dans une demeure que je lui dis être « sécurisante », un endroit tranquille, où elle se sentira bien, en sécurité.
En premier temps, elle me décrit son environnement : un salon d’une maison, elle est assise dans un canapé, elle lit, la télévision est allumée, des clips musicaux se succèdent. Elle se sent bien, en toute quiétude.
Je lui indique qu’il y a une porte quelque part. Elle la trouve : je le l’invite à sortir.
–La suggestion directe est « de sortir », mais elle implique indirectement de se mettre (peut-être) dans une situation d’insécurité…
Que voit-elle ? De la neige ! (Alors que je la reçois en fin de printemps, que la nature est bien éveillée, riche en couleurs et odeurs).Tout le paysage est recouvert de neige.
Ici, on pourrait peut être percevoir le ressenti du retard dans le développement : la nature n’est pas encore éveillée.
Voyons comment elle réagit dans cet environnement. Je lui demande de marcher, d’avancer et de me dire ce qu’elle voit.
Elle s’exécute (donc, elle n’a pas, a priori, d’angoisse particulière dans la vie de tous les jours – cela arrive, chez de forts anxieux, que la personne refuse de sortir, d’ouvrir la porte ; ou de l’ouvrir sur du vide, du néant, dans le noir)
Que voit-elle ?
Des animaux : mais ils fuient, me dit-elle !
Ici, nous pouvons penser au rapport avec les autres. Elle est renfermée sur elle-même et les autres la délaissent, dixit les parents.
Je lui demande si elle peut apprivoiser les animaux.
Elle me répond que ce n’est pas possible.
Je lui indique qu’elle peut trouver dans son environnement « quelque chose » qui lui permettra d’apprivoiser les animaux. Je lui demande de chercher.
Elle voit une plante, elle la cueille et immédiatement les animaux viennent vers elle.
Je vois son visage qui sourit, s’illumine… Nous avons fait un grand pas…
Bien sûr, il faut un travail. Il ne faut pas croire qu’il suffit d’aller voir un hypnothérapeute, « s’endormir » 25 minutes pendant qu’il vous parle, et que dès le réveil : tout est résolu !
Il s’agit d’un travail sur soi, avec l’aide d’une personne qui va vous aider à développer les ressources de bien-être que tout un chacun possède.»
…
Explications données par un médecin hypnothérapeute. Elles ont le mérite d’être claires et très complètes. C’est pourquoi je vous les ai proposées aujourd’hui… Effectivement, en chacun de nous les champs de possibilités sont infinis car les combinaisons de possibles sont incalculables. Lorsqu’on se trouve face à une situation inédite, notre inconscient cherche dans ce qu’il a déjà enregistré, une solution. Alors quelquefois elle apparaît limpide et claire et immédiate. D’autres fois, il faut le temps d’une nuit car, on le sait « la nuit porte conseil ». Et il arrive que encore que l’on n’y arrive pas tout seul et que l’on ait besoin d’un coup de pouce extérieur. Les thérapeutes en hypnose -notamment- sont là pour ça.